123 – ETRE OU PARAITRE ?
24 avril 2013
Notre civilisation, au fil des millénaires, c’est développée sur le «toujours plus» : plus de nourriture, plus de biens, plus de protection, puis plus de confort, plus de technologie, plus , plus et encore plus. Globalement, nous pourrions dire que si nous gagnions 100, nous cherchons à gagner 120, puis 150, jusqu’à … nos limites personnelles.
L’Homme est ainsi fait, c’est ce qui fait sa force et son génie. Il est débrouillard et intelligent. Les limites de son intelligence commencent lorsqu’il s’agit de prévoir, de partager, de protéger.
Les hommes occidentaux d’aujourd’hui sont bardés d’assurances en tous genres mais … ils puisent, sans réfléchir plus loin que le bout de leur nez, dans les réserves de la terre. Les hommes s’assurent contre tout et son contraire mais la Terre, elle, qui la protège ? Ils ne savent plus s’arrêter ! Car freiner notre consommation signifie changer notre mode de vie.
Et c’est là où le bât blesse … Nous sommes arrivés à un point d’incohérence totale : nous ne vivons quasiment plus QUE pour le paraître. Même les fruits et les légumes, nous les voulons à notre image : gros et beaux. Nous ne voulons pas de ces petits fruits sauvages tous tordus et plein de piqures d’insectes. Non, nous voulons que nos aliments nous ressemblent : insipides et sans saveur, sans tâches, bien lisses, comme la viande qui n’est plus de la viande mais un «aliment sous cellophane». Nous ne mangeons pas un animal, quelle horreur, nous mangeons des protéines. Comment ces «protéines» sont arrivées dans notre assiette ? Nous ne voulons pas le savoir : trop dérangeant !
Et nous agissons de même avec … nous. Avec notre «intérieur» que nous cachons à grand renfort de vêtement à la mode, de coiffeur, de maquillage et autres impedimenta. Nous nous présentons lisses et sans tâches (enfin … nous faisons du mieux que nous pouvons :-)). Nous nous créons une «situation», nous jouons un rôle dans la société, nous nous habillons avec un certain style, nous roulons dans telle voiture, nous habitons à tel endroit, nous fréquentons untel ou unetelle et nous nous sommes -au fil des années- complètement identifiés aux personnages que nous avons créés. A tel point que nous ne savons plus vraiment qui nous sommes et ce que nous aimons !
A tel point également que nous avons oublié que tous les aliments et les produits que nous achetons sont produits quelque part avec des matériaux issus de la Terre.
Ils sont produits loin de chez nous, majoritairement en Asie, par ces chinois que nous critiquons allègrement. Oui ils nous ont pris notre travail, oui ils produisent souvent des biens de mauvaise qualité, oui ils polluent la Terre. Mais nous, que faisons-nous de mieux ? Nous fermons les yeux et achetons tous ces produits à moindre prix. Tout cela pour ne pas changer nos habitudes, pour pouvoir consommer encore et encore, pour nourrir notre goût du «paraître».
Je me pose souvent la question de la cohérence. Je m’agace souvent car je n’arrive pas à l’être tout le temps ! Comme la majorité d’entre nous, je dis, je vois, je constate mais … je continue à consommer de l’inutile. Juste par goût, pour remplir, pour parader, pour «me faire plaisir».
Pourtant je SAIS qu’il y a bien d’autres façons de se «faire plaisir» que de consommer n’importe quoi ! Je SAIS que je ne remplis pas mon être de joie, que je vais à contre-courant du nouveau monde, que j’agis par habitudes : mais que celles-ci sont difficiles à changer !
Et je reviens à mon interrogation du début : et si ce nouveau monde ne pouvait se construire que si chacun d’entre nous commençait à développer leur «être» plutôt que leur «paraître» ? Et si nous consommions moins de produits qui, par leur production, polluent la Terre, pillent la Terre, et exploitent des individus ?
Bien sûr, je ne prône pas l’abstinence : celle-ci n’est pas dans mon tempérament ! Non, simplement le retour à une «conscience» de consommation. Nous pourrions nous faire plaisir en respectant ceux qui fabriquent ces objets, eux-mêmes se respectant car ils fabriquent «écologiquement». La pollution zéro, je n’y crois pas. Il faut tous nous nourrir, nous habiller, nous transporter : nous, ces milliards d’humains qui habitent la Terre. Donc, ne soyons pas puristes, mais nous pouvons limiter les dégâts !
Et déjà, peut-être, en cultivant l’être plutôt que le paraître …
Cultiver l’être, c’est déjà être conscient de notre intériorité. De voir et de comprendre que celle-ci n’a pas les mêmes besoins que notre désir de paraître. Cultiver notre être c’est lui offrir la cohérence, la richesse d’une vie respectueuse. Ne sommes-nous pas toujours beaucoup plus «heureux» lorsque, au cours d’un voyage par exemple, nous avons pris le temps de dénicher un bel objet créé par un artisan ? Nous avons vu son atelier, nous avons senti avec quel amour il l’a créé, et cet objet restera toujours sacré à nos yeux. Bien sûr, nous l’avons payé plus cher que chez « Bazarland », mais nous sommes fiers et heureux de l’avoir choisi. Cela s’appelle le respect …
De même, ne préférons-nous pas la nourriture que nous avons choisi avec plaisir au petit marché local ? Nous y avons rencontré le producteur, nous avons vu comme il est passionné par son travail, nous avons compris qu’il aimait ce qu’il faisait : du coup, ses produits ont un goût et une saveur exceptionnels. Quel plaisir de les partager ensuite autour d’une table ! Nous sommes fiers et heureux d’avoir choisi ces aliments. Cela aussi s’appelle le respect …
Bref, je pourrais encore et encore vous citer maints exemples mais je suis sûre que vous m’avez compris ! J’arrête donc là mon blabla et vous remercie d’avoir partagé avec moi cette prise de conscience …
Il ne nous reste plus qu’à faire le point, entre nous et nous, et nous poser la question suivante : ma façon de vivre et de consommer est-elle en accord avec mon être profond ?
122 – POMMIER OU CERISIER ?
17 avril 2013
Il arrive souvent des périodes, dans notre vie, où nous nous «cherchons» … Nous ne savons plus vraiment ce que nous voulons, ce que nous aimons, où nous allons. Nous sentons que quelque chose doit changer mais nous ne savons pas quoi ! Alors, nos méninges se mettent en route et, hop, nous voilà partis à réfléchir.
Seulement, bien souvent, nous réfléchissons en observant l’extérieur plutôt qu’en plongeant dans notre intérieur. Et, comme nous sommes un peu perdus, nous cherchons des repères, des modèles auxquels nous identifier.
Nous nous mettons alors à observer ceux qui nous entourent, ceux que nous aimons et admirons. Bien sûr, les personnes qui semblent avoir trouvé leur voies deviennent vite des modèles ! Ils semblent tellement aimer ce qu’ils font … Nous commençons à nous demander pourquoi nous ne ferions pas la même chose qu’eux ?
– Untel est tellement épanoui dans son rôle d’entrepreneur : il est hyper occupé, il court partout, il semble s’amuser comme un petit fou et, en plus, il gagne des sous.
– Unetelle, par contre, s’épanouit en s’occupant de ses petits enfants : elle se sent utile, elle a des liens privilégiés avec eux, elle est occupée à plein temps avec sa progéniture.
– Deux autres, quant à eux, prennent leurs pieds en voyageant : ils sont toujours par monts et par vaux, entre deux trains ou deux avions. Ils reviennent chaque fois enchantés, rêvant de leur prochain voyage …
– Il y a ceux qui s’adonnent à fond au plaisir de la randonnée ou du vélo ou encore les passionnés de vieilles voitures. D’autres qui méditent, qui jardinent avec passion, ou qui peignent.
Bref, nous sommes tous uniques et les passions ne manquent pas ! Et, voilà le hic, c’est qu’en traversant cette période de «flou» nous avons perdu de vue ce qui nous passionne. Nous voilà comme orphelin de notre désir …
Comme je le disais plus haut, plutôt que de partir à la recherche de notre désir à l’intérieur de nous, là où il se trouve, nous le recherchons à l’extérieur. Et nous voilà cherchant à devenir qui nous ne sommes pas !
Alors, rien ne va plus. Nous essayons de rentrer dans la peau d’un tigre alors que nous sommes gazelle, ou bien dans celle d’une girafe alors que nous sommes fourmi ! Vous imaginez le spectacle ? Cela ne peut pas fonctionner. Et aucun de ces animaux n’est ni mieux, ni pire. Ils sont différents, c’est tout.
Pourtant, bien souvent, nous rêvons des cerises que produisent … les cerisiers et nous faisons la grimace devant les magnifiques pommes qui s’accrochent à nos branches. Ces deux fruits murissent à des périodes différentes, ont des goûts différents mais sont délicieux tous les deux !
Cessons donc de nous comparer et apprenons à devenir nous-mêmes … Laissons notre âme nous guider vers notre unicité et notre talent, sans nous comparer, en étant simplement qui nous sommes. Il n’y a pas d’échelle pour mesurer ce qui est mieux ou moins bien, il y a simplement des gens heureux de faire ce qu’ils font, d’être qui ils sont. Et s’il y a quelque chose à «modéliser» chez ces personnes, c’est simplement de comprendre comment ils sont arrivés à être eux-mêmes plutôt qu’une pâle copie, un peu frustrée, de quelqu’un d’autre qui n’est pas eux.
Faire ce qui nous convient, être simplement soi-même,amène une fluidité et une paix intérieure qui sont les meilleures garanties d’une vie épanouie !
Pour terminer, une citation de Louis XIV (Extrait des Mémoires de Voltaire)
«Il est, sans comparaison, plus facile de faire ce qu’on est que d’imiter ce qu’on n’est pas»
121 – RUMEURS ET CANCANS …
10 avril 2013
J’ai appris une chose importante au fil des années : il n’est pas toujours utile de «répéter» ce que quelqu’un nous a confié. Même si ce n’était pas sous le sceau du secret !
Je me suis rendue compte que c’était la porte ouverte aux petites histoires dramatiques qui jalonnent les relations familiales, amicales ou professionnelles.
Nous fonctionnons beaucoup avec notre mental et celui-ci est majoritairement gouverné par notre ego. Nous voulons donc nous sentir importants, intéressants, informés. En bref, nous aimons «parader», chacun à notre façon. Certains le feront grâce à leur savoir, d’autres avec leur beauté. Parfois c’est tout simplement avec nos bavardages qui peuvent, très vite, nous amener à cancaner :-).
Lorsque nous «cancanons», nous ne parlons pas pour construire, pour embellir ou pour créer de l’harmonie mais pour mettre nos ego en valeur en rapportant à la personne qui nous écoute des propos qui, nous le savons, pourront la choquer, la mettre en colère, l’attrister ou bien l’inciter à critiquer.
Nous connaissons tous des moments où nous ne pouvons résister au plaisir un peu malsain de prendre un ton confidentiel pour glisser dans une oreille complaisante :
«Tu sais ce que m’a dit Chantal ? Elle m’a dit … bla, bla, bla,» Et, bien sûr, les mots sont repeints à nos couleurs !
C’est ainsi, par ailleurs, que naissent les rumeurs, ces rumeurs qui ont pu faire bien du mal.
Les hommes prétendent souvent que c’est un travers très «féminin» mais, même si cela n’est pas sur les mêmes sujets, s’ils ont un soupçon d’honnêteté ils s’apercevront très vite qu’ils n’échappent pas à la règle …
Je pense que nous confondons souvent «communiquer» et «parler des autres». Lorsque nous communiquons, nous parlons en notre nom, nous transmettons ce que nous pensons, ce que nous savons, ce que nous aimerions transmettre. Nous pouvons communiquer intimement comme intellectuellement. Peu importe, nous parlons de nous.
Pourtant, bien souvent, nos conversations ne sont pas faites de ces échanges personnels avec nos interlocuteurs, elles sont remplies par «les autres».
«Tu sais, elle m’a dit ceci ou cela …»
«Tu te rends compte, elle a fait ça …»
«Comment a-t’il osé …»
« Je ne comprends pas comment elle a pu faire ou dire ceci ou cela …»
Et voilà la conversation s’animer sur le dos de celui ou celle qui n’est pas là pour approuver ou, au contraire, nier tous ces propos ! Car, comme je le disais plus haut, les mots sont forcément déformés au fil du temps. Ils sont déformés involontairement parfois, simplement par la ré-interprétation dont ils ont fait l’objet, mais parfois volontairement pour mieux «épicer» le cancan. Plus il est croustillant, plus il est dramatique, plus il devient «intéressant». Il suffit de voir les couvertures et premières pages des journaux «people».
Bien sûr nous pouvons donner des nouvelles des uns aux autres. Nous pouvons aussi, avec les personnes en qui nous avons confiance, nous questionner sur une attitude qui nous a surpris ou qui nous interroge. Cela s’appelle demander l’avis de quelqu’un … Parfois, échanger avec un proche peut également nous aider à mieux comprendre, à mieux gérer nos émotions.
Ces échanges se feront toujours dans un but positif : être capable de mieux comprendre quelqu’un, par exemple, ou simplement transmettre une nouvelle importante. Nous sommes tous inter-reliés et nous participons à notre réseau social. Simplement, j’ai pris conscience que «transmettre» demandait une grande vigilance : comment être sûr que nous transmettons correctement ce qui nous a été dit, éviter le plus possible les jugements et interprétations, et … est-ce utile à l’un et l’autre ? Quels sont les rapports entre les deux personnes ?
Je crois également important de se questionner, à chaque fois que l’on a le désir de «répéter» quelque chose, sur notre motivation profonde : est-ce pour mettre en valeur ? Est-ce pour mettre en garde ? Est-ce d’une utilité quelconque ? Cette «confidence» permettra-t’elle aux deux personnes de mieux se comprendre ? Cela améliorera-t’il leur relation ?
Si oui, alors, pourquoi pas ? Tout en cherchant à respecter le mieux possible les mots qui nous ont été confiés …
Si non, alors, pourquoi ? Quel avantage retirerions-nous à «répéter» ce que nous avons entendu ou reçu en confidence ?
Parfois nous parlons en toute confiance avec quelqu’un et … ce que nous avons dit est utilisé pour créer la zizanie. Cela peut donner un sentiment de trahison : nous sommes certainement nombreux à l’avoir déjà vécu. Que l’on ait été d’un côté, ou d’un autre : celui du bavard et celui du trahi.
Nos aînés répétaient souvent «Tournes ta langue 7 fois dans ta bouche avant de parler» : peut-être n’avait-il pas tort ?
Confidence – Confidentialité – Confidentiel : étymologiquement, ces mots sont formés à partir du verbe latin «confido», lui-même composé de deux éléments : «cum» qui signifie «avec» et «fido» qui signifie «se confier, avoir confiance en, compter sur …». Cela signifie donc «celui en qui on peut avoir confiance» …
Pour terminer, une citation d’Euripide, Ve siècle avant Jésus-Christ, qui nous montre bien que l’Homme n’a pas vraiment évolué …
» C’est une chose précieuse qu’une langue dont la discrétion est sûre. «
120 – AIMER LES AUTRES COMME SOI-MÊME
5 avril 2013
Cette semaine, j’aimerais partager avec vous une réflexion qui m’est venue après avoir assisté, en direct, à un comportement que je trouve étrange.
Vous connaissez ces deux phrases, j’en suis certaine :
1 – Ne faites pas aux autres ce que vous ne voulez pas que l’on vous fasse
2 – Aimez les autres comme vous-même.
Lorsque l’on cite ces deux phrases, en général la majorité d’entre nous est d’accord sur leur bien-fondé. Pourtant, dans la réalité, les mettons-nous souvent en pratique ?
Voici quelques exemples :
Une personne voudrait que tout le monde soit aimable avec elle, que les autres la respectent. Elle le clame haut et fort, râlant et pestant contre toutes ces personnes mal aimables autour d’elle et, du coup, elle ne se sent pas respectée.
Observez cet homme ou cette femme … Comment se comporte-t’il en société ? Dans les magasins ? Au restaurant ? Avec ses collègues ? A-t’il un comportement ouvert, joyeux, compatissant ? Respecte-t’il les besoins des autres ?
Non, ce que j’ai vu c’est une personne cassante, vraiment mal aimable avec la jolie serveuse, la traitant comme une m…e, il n’y a pas d’autre mot ! Et pourtant, pendant ce temps là, nous avions droit à un discours fort moralisateur sur le respect et tutti quanti …
Où est la cohérence là-dedans ?
Alors, forcément, les gens autour d’elle stressent, deviennent agressifs, et … la boucle est bouclée, elle se remet à vociférer sur les gens qui ne sont pas aimables, pas respectueux, etc … etc …
Je pourrais trouver maints et maints exemples traitant ce sujet. Mais comment le monde peut-il aller mieux si nous attendons des autres ce que nous ne faisons pas nous-mêmes ?
Je pense que c’est le premier -et le plus grand- respect que l’on peut offrir à ceux qui nous entourent, quels qu’ils soient, proches ou non.
Nous discutions tout à l’heure avec une amie qui loue des maisons pour les vacances. Elle respecte vraiment ses locataires et fait tout pour qu’ils soient heureux pendant leur séjour. En général, ils le lui rendent bien en laissant la maison impeccable. Mais, parfois, se trouvent des personnes qui ne «pratiquent» pas cette philosophie ! Et vous retrouvez la maison sans dessus-dessous, sale, voir abîmée. Que diraient ces personnes si l’on se comportait comme cela chez eux ?
Pour que la vie soit plus harmonieuse, ce serait si simple de mettre en pratique quotidiennement, à chaque instant, cette simple petite phrase ! Dire, faire et se comporter avec les autres comme nous voudrions qu’ils le fassent avec nous …
Simple, non ? Et tellement efficace …
En approfondissant encore un peu, je me suis rendue compte que cela englobait également la deuxième phrase citée plus haut : «Aimez les autres comme vous-même»
Car, in fine, il s’agit d’amour ! Encore et toujours …
Si j’aime qu’on me fasse plaisir … pourquoi ne pas le faire aux autres ?
Si j’aime que l’on m’aide … pourquoi ne pas aider les autres ?
Si j’aime que l’on m’écoute … pourquoi ne pas écouter les autres ?
Si j’aime qu’on me respecte … pourquoi ne pas respecter les autres ?
Je pourrais, ainsi, encore et encore, élargir la liste de tout ce que l’on aime et que nous pourrions offrir aux autres.
Aussi, quand je vois le comportement si rustique, si agressif, si peu respectueux de bien des gens, je me rend compte qu’ils ne s’aiment pas beaucoup … Comme c’est triste !
Peut-être prendront-ils conscience, un jour, de l’incohérence de leur comportement ? Je leur souhaite, de tout mon coeur, car c’est tellement plus agréable de vivre dans l’harmonie …
«Ce qui est dit n’est jamais entendu tel que c’est dit. Une fois que l’on est persuadé de cela, on peut aller en paix dans la parole sans plus de souci d’être bien ou mal entendu, sans plus d’autre souci que de tenir sa parole au plus près de sa vie» Christian Bobin
119 – EVITONS LES MIRAGES …
20 mars 2013
« Il ne sert à rien de se flatter des conquêtes d’autrefois ou de se culpabiliser de ses erreurs passées. Il est plus utile et surtout plus constructif d’aller au cœur de la question pour faire le point sur la vie d’aujourd’hui, éviter les mirages qui sont les attirances d’autrefois et qui mènent à des impasses, faire des choix en accord avec l’évolution de l’âme. »
Sylvie Chermet-Carroy
118 – L’ANDALOUSIE …
13 mars 2013
Posés comme des perles, blanches et lumineuses, sur leur doux écrin vert, les «pueblos blancos» font la richesse culturelle et la beauté de l’Andalousie. Quelques hommes et femmes, à la voix rauque, s’accrochent à leurs villages avec amour et fidélité.
Ils habitent loin de tout, dans cette nature si belle mais sauvage, peignant de blanc, encore et toujours, les murs de leurs maisons. Entourés de brebis et de chèvres, ces villages perchés sont émouvants … Ils sont l’âme de l’Andalousie !
Imaginez-vous le courage qu’il a fallu à tous ces hommes pour construire de tels villages ? S’il nous faut -aujourd’hui- rouler parfois pendant plus d’une heure pour les atteindre, combien de temps leur fallait-il pour rejoindre la ville ?
L’Andalousie a deux visages : celle de sa côte, défigurée par des constructions hideuses et démesurées et celle de l’arrière-pays aux accents et aux vallons rocailleux. Là, le coeur de l’Espagne bat encore un petit peu pour des touristes en quête d’authenticité …
Pourtant, les yeux remplis du bleu du ciel, éblouis par le blanc des murs, les touristes (dont nous faisons partie) retournent très vite vers leurs hôtels ou villas qui s’agglutinent sur la côte. La belle bleue, cette méditerranée aux couleurs fascinantes, a attiré à elle tous les excès. Béton, béton et encore béton orne les bords de mer espagnols …
Parfois mon imagination s’égare. J’imagine la méditerranée comme un immense oeil bleu dont les couleurs changeraient en fonction du temps … Et j’ai de la peine pour cet oeil dont les bords sont tant enlaidis : tels des cils de béton aux couleurs pisseuses, ils empêchent l’oeil qu’ils bordent de s’ouvrir complètement au soleil. Ils l’enferment …
Toutes ces monstrueuses constructions enserrent la mer dans un corset de béton !
Heureusement, la nature est généreuse : fleurs et arbres majestueux viennent adoucir ce paysage parfois dantesque. Et nous nous reprenons à rêver : en quel endroit d’Europe peut-on déguster un «zumo de naranjas» (jus d’orange frais pressé), assis tranquillement sous un oranger, en plein mois de janvier ?
Le cerveau se met alors à faire le tri : il ordonne à nos yeux d’occulter le béton pour que nos sens puissent se réjouir de l’odeur sensuelle des fleurs d’oranger, de la vue si joyeuse des bougainvilliers en fleurs, du goût acidulé du jus de l’orange, et tout notre corps s’alanguit alors sous la douce température de l’air …
L’Andalousie peut rebuter, ou fasciner, selon notre humeur, selon la lumière, selon où notre regard se pose. Pourtant, jamais elle ne laisse indifférente …
Elle souffre aujourd’hui de cette crise qui secoue l’Europe et, tout particulièrement, l’Espagne. Elle se retrouve avec d’immenses «urbanizacions» vides, délaissées par ceux qui n’ont plus les moyens d’entretenir ou de payer. Elle pleure à grandes eaux et elle me fait de la peine.
Pourtant j’ai confiance en elle : je sais qu’elle se relèvera et attirera de nouveau à elle les hommes et les femmes en manque de soleil, de douceur, de fleurs et de parfums. Elle redeviendra ce qu’elle a toujours été : une belle amoureuse, une grande séductrice, dont les parfums langoureux et les couleurs si vives attirent et enivrent ceux qui rêvent d’une vie plus douce …
117 – LA REVOLTE DES HOMMES
27 février 2013
Voici un petit clin d’oeil pour partager avec vous ma vision du robot ! Elle fait suite à un film que nous avons regardé l’autre jour. Vous le connaissez peut-être ? Il s’agit de « Robot & Frank » : vous en saurez plus en cliquant ici …
Les progrès techniques sont impressionnants et nous allons bientôt avoir à notre service tout un tas de robots auxquels nous donnerons des prénoms, puis des noms, jusqu’à -peut-être- les inscrire sur un registre et leur délivrer cartes d’identités et passeports afin de pouvoir voyager avec eux 🙂 ?
Pourtant, in fine, qu’est-ce qu’un robot ? Une machine sophistiquée, créée par l’Homme. Un tas de ferraille au service d’une intelligence informatique : nous pourrons donner à ces robots toutes les allures que nous voulons, certainement les plus anthropomorphiques qui soient, ce ne seront toujours que des machines créées par des humains. Ou, peut-être, bien plus tard, par d’autres robots ???
Et si nous arrivions à leur prêter des émotions -voire des sentiments- que nous n’éprouvons plus ? Comme dans le film « Robot & Frank » …
Quelle est la différence entre un homme et un robot ?
Et bien, le premier est apparu mystérieusement sur terre il y a des millions d’années et a évolué tout aussi mystérieusement. Il fait partie du cycle terrestre de la vie et a développé un cerveau lui permettant de survivre, de s’adapter, de créer. Il dispose d’une énergie de vie qui le relie au monde du vivant et, toujours aussi mystérieusement, il pense, il ressent, il aime, il a peur, il éprouve moultes émotions et sentiments. Sa «programmation» est, elle aussi, mystérieuse et pour l’instant nous n’avons pas encore pu nous mettre d’accord sur son «créateur» !
Le deuxième, quant à lui, est une pure création du premier. Il ne pense pas, il obéit à un programme que l’Homme a créé pour lui, afin de satisfaire ses besoins. C’est un serviteur, plus ou moins zélé, en fonction de la qualité du programme qui le gouverne ! Il est né de l’imagination créatrice d’une équipe d’ingénieurs. Il n’a rien de mystérieux, nous pouvons lui donner «vie» ou l’éteindre à volonté.
Voilà où commence ma réflexion : ne devenons-nous pas, nous-mêmes, les robots inconscients d’instances manipulatrices ? Nous avons, en théorie, le libre arbitre : nous pouvons obéir ou nous révolter, être d’accord ou refuser. Mais sommes-nous encore capables de le faire ?
Notre cerveau, cette «machine» aux pouvoirs extraordinaires, n’est-il pas atrophié ? Combien de pourcentage de sa capacité utilisons-nous ? J’ai l’impression que plus nous disposons d’informations, pourtant diverses et variées grâce à internet, plus nous nous formatons. Nous devenons de plus en plus des «clones» ! Il suffit de voyager aux quatre coins du monde pour s’apercevoir à quel point nous devenons de moins en moins différents.
Les médias nous matraquent le cerveau à grands coups de soi-disant informations : en fait, nous ingurgitons à longueur de journée non pas des informations mais des pensées pré-digérées qui nous guident vers une pensée plus ou moins unique. Ils règnent d’ailleurs beaucoup en distillant la peur ! Même le pouvoir médical nous prend pour des machines : ils ne parlent que de protocoles, d’examens, d’analyses, de médicaments soi-disant miracles qui enrichissent les patrons des laboratoires et nous réduisent à l’état de cobayes. La médecine nous traite comme des robots, il suffit de changer une pièce ou d’en rajouter une pour régler le problème. Aucune considération pour notre vécu d’hommes et de femmes. Dépression = anti-dépresseur ! Point final … Nous sommes considérés comme de simples robots et fortement «programmés» pour le devenir (et le rester).
«Donnez à l’homme du pain et des jeux et ils seront dociles» … Bien nourrit, il devient obéissant comme un robot ! Il suffit de leur dire ce qu’ils doivent penser, dire et faire et, hop, les hommes deviennent les serviteurs zélés de la pensée dominante. L’estomac rassasié et l’esprit occupé par des jeux stupides, ils en oublient leur humanité, leur libre arbitre, la puissance de leur magnifique cerveau. Au grand bonheur de quelques oligarches qui se réjouissent, s’enrichissent à leur profit et se gavent de leur pouvoir …
Toutefois, attention ! Comme je l’écrivais plus haut, l’Homme reste un mystère. Même les plus manipulateurs peuvent être surpris par l’intelligence de leurs robots-humains. Car il ne suffit pas de recharger leurs batteries avec de l’électricité ! Non, il faut les nourrir, les cajoler, leur donner «du pain et des jeux». Et, il risque prochainement d’en manquer …
Alors les hommes «robots», surpris par la faim et le manque, retrouveront-ils leur humanité et recontacteront-ils l’ingéniosité, la créativité, l’intelligence pratique de leur cerveau ? Celui-ci sera-t’il plus fort que la programmation de masse dont les media se font les relais ?
Personnellement, je le pense. Nous assisterons alors, à la grande surprise de tous ces grands manipulateurs, à la révolte des hommes. Non pas à une révolte de robots ! Non, nous assisterons à une révolte intelligente où chacun d’entre nous reprendra son pouvoir personnel. Car, en unissant leur force et leur intelligence, les humains se sont toujours adaptés, ils ont toujours réussi à faire face à l’adversité et ils s’en sont toujours sortis …
Les hommes créeront alors un monde nouveau où seuls les robots seront programmables et où l’Homme retrouvera son ingéniosité, sa créativité, son intelligence.
116 – SACREE BANALITE !
20 février 2013
Derrière ce titre se cache une nouvelle interrogation : celle de comprendre pourquoi, aujourd’hui, nous voulons TOUT banaliser.
La banalisation a, pourtant, plusieurs effets secondaires. Tout d’abord elle atténue notre capacité d’émerveillement. Comme le dit très bien le petit Larousse, banaliser c’est «Supprimer les caractères distinctifs» et il définit la banalité comme une «platitude» … Bof ! Rien de bien merveilleux là-dedans. Pour s’émerveiller, en effet, il faut du «merveilleux» ! Et le merveilleux est tout le contraire d’une chose banale. Ensuite, elle «anesthésie» : nous perdons notre sens critique et nous acceptons des choses qui, peut-être, nous choquaient encore quelques temps avant.
Mais comment -et pourquoi- quelque chose devient-il banal ? Là aussi il peut y avoir plusieurs réponses…
Tout d’abord lorsque nous ne la remarquons plus. Elle fait tellement partie de notre quotidien, de nos habitudes, que nous n’y faisons plus attention. Le revers de cette «banalisation» est que, finalement, nous passons à côté de merveilles sans arrêt renouvelées sans les remarquer !
Nous ne voyons plus les gouttes de pluie qui brillent sur les carreaux comme des étoiles, ni le rayon de soleil qui vient se glisser par l’interstice du rideau donnant ainsi l’impression qu’une immense baguette magique traverse la pièce …
Mais nous ne voyons plus, non plus, les laideurs qui nous entourent. Bien sûr, cela peut nous protéger et nous permettre de mieux les supporter, mais cela peut aussi nous empêcher d’y remédier !
La deuxième réponse est plus insidieuse : les media, par exemple, peuvent aider à banaliser quelque chose. Ils nous en parlent tellement que nous finissons par la trouver normale ! Ainsi, par exemple, lors de certaines guerres, les images inondaient tellement les petits écrans que nous finissions par ne plus nous rendre compte des horreurs qu’elles véhiculaient. Nous en étions comme «détachés», elles devenaient virtuelles. En effet, quand chaque fois que nous allumons notre télévision nous voyons toujours les mêmes images, elles deviennent «banales» et, hop, nous ne les prenons plus en considération.
La banalité rend invisible …
Il suffit d’aller dans les pays très pauvres, là où des centaines de mendiants jalonnent les rues. Lorsque nous débarquons, tous frais, de notre avion, le choc est terrible. Nous nous demandons même comment nous allons pouvoir supporter cela ! C’est très dur … Vous croisez les regards de ces pauvres gens et vous vous sentez mal : vous avez tout, ils n’ont rien. Vous n’êtes pas «habitués» à cela, aussi vous les «voyez». Les autres, ceux qui vivent là en permanence, n’y font même plus attention ! Ils ne les voient même plus … La pauvreté, la souffrance de ces gens sont «banalisées», donc gommées, acceptées : il n’y a plus rien à dire ni à faire, elles font partie du quotidien. Si vous parlez avec eux, si vous leur faites remarquer combien c’est difficile à supporter, ils ouvrent de grands yeux et vous disent «Mais c’est comme cela, ici, que veux-tu y faire ?»
Comme si banaliser quelque chose le rendait beaucoup plus acceptable : c’est comme ça, point.
Prenons un autre exemple, celui de l’avortement. Aujourd’hui, pour la majorité des occidentaux, l’avortement est «normal». Il a perdu son caractère exceptionnel. Au début, ce droit à avorter était pour celles qui étaient dans des situations difficiles ou précaires : trop jeunes, problèmes de santé, difficultés familiales, etc …justifiaient un avortement. Et, croyez-moi, il était très mal vécu par la femme ! Souffrances et culpabilité entouraient souvent cet acte. Il n’était jamais anodin …
Puis, de fil en aiguille, les femmes ont avorté par confort : la grossesse tombait au mauvais moment, on ne voulait pas d’un enfant supplémentaire, voire même on avait changé d’idée ! Et, insidieusement, l’avortement a perdu de son véritable sens : celui d’arrêter une vie en gestation …
Il est devenu tellement banal, aujourd’hui, que les avortements sont de plus en plus nombreux à une époque où nous disposons de tout un arsenal de contraceptifs !
Logique ? Non … Simplement la banalisation nous a ôté la conscience du geste. Nous ne «supprimons» pas une vie, nous allons subir «une petite opération chirurgicale».
Il en est ainsi de bien des choses qui nous paraissent «normales», aujourd’hui, car banalisées. Je citerai Georges Clémenceau qui disait «La vérité d’aujourd’hui peut avoir été l’erreur d’hier». En effet, combien d’actes banalisés dans le passé nous semblent absolument horribles aujourd’hui ? Prenons l’exemple de l’écartèlement en place publique, l’esclavage, etc … Aujourd’hui, cela nous choque, comme seront choqués nos descendants face à certaines de nos pratiques «banales».
Peut-être trouveront-ils barbares que nous mangions de la viande, sans nous préoccuper qu’il s’agit d’être vivants ! Pour peu, cette pratique est banalisée depuis des siècles et des siècles. Mais, aujourd’hui, nous ajoutons en plus l’hypocrisie de ne plus voir la maltraitance et «l’abattage» des animaux … Et que penseront-ils de tant d’autres choses que nous pratiquons quotidiennement sans nous poser de questions : cela fait partie de la banalité de nos vies, c’est tout. Nous oublions qu’il n’en n’a pas toujours été ainsi et que bien des actes pratiqués aujourd’hui choqueraient profondément nos ancêtres … et qu’elles choqueront tout aussi profondément nos descendants !
Donc, si nous reprenons la première définition : «Elle supprime les caractères distinctifs», nous nous apercevons que la banalisation permet de nous «endormir» et d’accepter parfois même ce qui nous semblait inacceptable quelques années plus tôt.
Ainsi, nous ne remarquons plus qu’un avortement est un acte qui supprime une vie, nous ne remarquons plus que les pauvres dans la rue souffrent et ont faim, nous ne remarquons plus que tant de jeunes se droguent, nous ne remarquons plus qu’insidieusement les media nous guident -pas à pas- à accepter l’idée qu’euthanasier est un acte charitable … Mais où commencera la charité et où finira notre confort ? Dès que l’acte devient accepté par la loi, nous oublions d’y réfléchir. C’est ainsi qu’une décision, à la base charitable, peut entraîner tout un enchaînement de dérives …
A force de tout banaliser, nos consciences ne s’endorment-elles pas ? Au nom du progrès, ou du modernisme, ou de je ne sais quelle philosophie, ne perd-t’elle pas son sens des valeurs et son sens du sacré ?
115 – L’AMOUR : UN ELIXIR DE JEUNESSE ?
13 février 2013

Après plus de 80 années de vie commune, à respectivement 101 ans et 105 ans,
les deux amoureux sont toujours aussi beaux …
Cette semaine je voudrais partager avec vous une superbe photo : celle d’un couple amoureux …
A quoi rêve la majorité d’entre nous ? Après avoir écouté, lu, reçu et parlé avec un grand nombre de personnes dans ma vie, il s’avère que la plupart -chacune à leur façon- m’ont parlé d’amour. De leurs attentes, de leurs peurs, de leurs rêves et, souvent, de cette crainte de ne pas ou plus être assez séduisants pour «plaire», ce que nous traduisons souvent par «pour être aimés».
La vie, et tout particulièrement les êtres humains, est ainsi faite : dès notre naissance nous avons besoin d’amour. D’abord pour grandir, puis pour nous épanouir … Nous voulons être aimés ! Petits, si tout va bien, nous avons l’amour inconditionnel de nos parents. Je dis bien «si tout va bien» car, parfois, cela ne coule pas de source et nous devons les séduire pour attirer leur attention.
D’ailleurs, dès le plus jeune âge nous comprenons très vite le bénéfice secondaire de la séduction. En général, chacun utilisant ses atouts, cela fonctionne très bien ! Et plus cela marche, plus cela devient un piège. Oui, un piège ! Car, petit à petit, nous basons toute notre quête sur cette capacité à séduire : par notre joli minois, par nos mimiques, parfois simplement avec notre beauté physique.
Il suffit de regarder la télévision pour voir quel genre de personnes est choisi pour devenir présentateur : en effet, nous prêtons plus de vertus aux personnes ayant un physique dit «beau», c’est à dire présentant une certaine harmonie des traits et -surtout- sachant bien en jouer.
Bref, notre quête d’amour se transforme souvent en entreprise de séduction !
Et, voilà le hic, notre physique, ce joli minois dont je parlais plus haut, se transforme au fil des ans. Autrement dit, nous vieillissons …
Bien sûr, nous ne vieillissons pas en un jour ! Cela se fait graduellement, au fil des années. Et cela nous angoisse terriblement car, ne l’oublions pas, vieillir nous rappelle que nous sommes mortels. C’est bien pourquoi l’industrie de l’esthétisme et de la mode ont autant de succès ! Nous sommes avides de tous les artifices qui nous permettent de cacher tous ces signes, que nous estimons disgracieux puisqu’ils viennent à l’encontre de l’image que nous voulons donner.
Et notre quête d’amour se poursuit toujours, avec autant -voir plus- d’intensité …
Seulement, bien souvent, elle s’est perdue, confondue avec notre quête de séduction qui transforme l’aventure d’amour en aventure sexuelle. L’amour courtois avait ceci de beau qu’il permettait aux amoureux de prendre le temps de se connaître. Les âmes se découvraient avant les corps. L’acte sexuel devenait alors l’expression de l’union des âmes. Mais, aujourd’hui, nous avons perdu de vue le fond pour nous cristalliser sur l’apparence, sur l’image. Combien de corps se «mélangent» sans l’union des coeurs et des âmes ?
Le fond, c’est la beauté intérieure. Et, cette beauté là, elle est indépendante des canons de beauté. Elle jaillit du regard, elle s’exprime par des sourires. Elle rend belle, ou beau, mais ne répond pas aux dictats esthétiques imposés par les médias. C’est une beauté à découvrir qui ne se contente pas d’un simple regard superficiel.
Cette beauté là, amis lecteurs, fait fît du temps qui passe. Bien au contraire ! Elle s’amplifie, s’épanouit, se développe encore plus avec les années.
Bien sûr les rides vont arriver, arrivent ou sont déjà bien là. Tout dépend de notre âge … Mais si nous n’avons pas tout misé notre quête d’amour sur notre physique, et notre capacité de nous en servir pour séduire, nos rides deviennent simplement des traits d’expression qui se sont creusés au fil de nos pleurs, de nos rires, de nos peines et de nos joies. Et celui ou celle qui est en face de nous les aime, comme il aime nos cheveux qui blanchissent, notre vulnérabilité nouvelle, notre sourire qui, peut-être moins conquérant, est devenu plus doux.
Ainsi, l’amour peut s’approfondir, délesté du piège du miroir auquel nous avons si souvent demandé : «Oh ! Miroir, confirme moi combien je suis belle …».
Cette photo, que je trouve si belle, m’a beaucoup touchée et m’a fait du bien. Elle m’a confirmé dans mon ressenti : l’amour est plus fort que les rides, il est éternellement jeune et rend beaux et belles celles qui osent regarder l’autre au-delà des apparences.
Pour la petite histoire, j’ai vu cette photo il y a quelques jours sur Facebook, transmise par ma nièce Cécile que je remercie. La légende indiquait que la belle amoureuse a 101 ans et son ardent amant 105 ans. Ils ont dépassé les 80 années de mariage : l’amour serait-il un élixir de jeunesse ?
114 – SOMMES NOUS TOLERANTS ?
6 février 2013
Je me pose une question : pourquoi nous arcboutons-nous toujours sur nos positions ? Pourquoi voulons-nous toujours avoir raison ? Que cela nous enlève-t’il si l’autre n’est pas d’accord et a un autre avis, une autre croyance, une pensée différente ?
J’ai donc réfléchi à cette question : j’ai compris que nous étions si peu évolués, si peu raffinés, si peu mûrs, que nous en étions encore à vouloir «gagner».
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«C’est moi le plus fort, na !»
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«C’est moi la plus intelligente !»
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«C’est moi qui a le plus gros zizi !»
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«C’est moi la plus belle !»
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«C’est moi qui a raison !»