124 – AINSI FONT LES PETITES MARIONNETTES !
2 mai 2013
Aujourd’hui, je voudrais partager avec vous une nouvelle prise de conscience : celle de voir comment, avec une facilité déconcertante, une poignée d’hommes et de femmes manipulent ceux qu’ils appellent entre eux «le peuple» …
Oh ! Ils n’ont pas besoin d’ourdir de complexes scénarios : ils utilisent tout simplement quelques règles psychologiques de base. Il suffit ensuite de diffuser, par le biais des médias, les images et informations adéquates et, hop, le tour est joué ! Les petites marionnettes pensent, disent et font exactement ce qu’ils leur ont «suggéré» : même pas besoin d’ordonner, les marionnettes se rebelleraient, simplement suggérer.
Comment font-ils ? Et bien, ils utilisent le canal de l’émotion. Je m’explique …
Comment fonctionnons-nous ? Nous avons un «mental», cette partie du cerveau gauche qui réfléchit, analyse, décortique, rationalise, cherche à comprendre. Notre cerveau fonctionne également avec sa partie droite qui imagine, qui crée, qui rêve et qui n’est pas rationnel. Et puis il y a le «coeur» symbolique qui, peut-être, tente de faire une synthèse des deux ! En tous les cas, nous aimons ou nous n’aimons pas, nous ressentons, nous rions, nous pleurons, nous avons une sensibilité plus ou moins à fleur de peau : de là naissent nos émotions.
Une émotion est, en quelque sorte, une «réaction» à un stimuli, quel qu’il soit. Nées de la peur comme de la joie, les émotions sont toujours présentes et influent sur notre «mental». Elles l’influencent tellement que beaucoup de nos décisions, soi-disant prises rationnellement, ne sont en fait que des réactions à des évènements passés ou présents ! Mais nous n’en sommes pas conscients …
Nous pensons, en toute bonne foi, être maître de nos décisions, voire de notre destinée. Pourtant, combien nous en sommes loin ! Car, si nous voulons être totalement certains de nos choix, qu’ils soient privés ou publiques, nous avons à prendre de plus en plus de distance avec nos si nombreuses émotions. Et ce n’est pas si facile !
Je vais vous donner un exemple : une situation qui laisse peu de personnes indifférentes, que ce soit dans un sens ou dans un autre.
Vous marchez dans la rue, vous vous sentez bien, heureux de vivre. Et tout à coup, au coin d’une rue, vous croisez une femme assise par terre, faisant l’aumône avec un enfant endormi (ou plutôt avachi) dans ses bras. Pauvre femme, n’est-ce pas ? Et pauvre enfant … Que vous lui donniez une pièce ou non, cette rencontre a généré chez vous une émotion : de pitié, de colère, de dégoût, de tristesse, d’exaspération, etc … Si c’est la pitié, vous lui avez offert un peu de monnaie, pour apaiser -justement- cette émotion et retrouver votre sérénité.
Car nous pensons tous être des êtres sensibles. Nous le sommes d’ailleurs tous à notre façon ! Toutefois, certaines images créent chez nous des émotions qui développent non pas notre sensibilité profonde mais notre sensiblerie. C’est à dire que nous «réagissons» sans réflexion préalable.
Ainsi, dans l’exemple ci-dessus, avons-nous réfléchi au pourquoi du comment ? Qui est cette femme ? L’argent est-elle pour elle ou pour entretenir un «parrain» quelconque ? Et cet enfant, qui dort pendant toute la journée, est-ce normal ? Que lui ont-ils fait pour qu’il dorme ainsi ? J’ai appris qu’ils étaient drogués et que, bien souvent, ils mourraient. Donc, en définitive, notre argent «sauve-t’il» la femme ou l’enfant ou bien les enfonce-t’ils l’une et l’autre encore plus dans un cercle infernal ?
Cela ne vous paraît-il pas une bonne question ?
Mais les sujets qui nous font «réagir» sont insufflés et déployés à longueur de temps par les media. Lorsque l’on veut obtenir quelque chose de nous, le moyen le plus efficace pour y parvenir est de nous faire : soit pleurer, soit nous indigner, soit nous attendrir. Il n’est de voir que des émissions comme le Téléthon, qui rapporte des sommes incroyables, pour comprendre l’efficacité du système ! Là encore, où va cet argent ?
L’autre jour, sur Arte, j’écoutais un reportage sur Haïti. Le premier ministre Haïtien expliquait combien l’aide internationale avait été, et est encore, totalement inefficace et contre productive. Pourtant, devant la misère de ces gens, des millions d’individus de par le monde ont envoyé de l’argent. Des millions d’euros et de dollars ont été versés par des gens émus par leur détresse … Et ces millions ont complètement disparu ! Où sont-ils passés ? Entre ceux qui se sont servis au passage et ceux qui, de bonne foi, ont dépensé des sommes astronomiques pour soi-disant aider sur place à grand renfort d’organisations internationales, de fonctionnaires bien payés et autres structures onéreuses, l’argent s’est envolé sans qu’aucune reconstruction efficace ne se fasse.
C’est triste, n’est-ce pas ? Comme si trop d’émotions «généraient» son contraire, c’est à dire des gens qui en profitent allègrement. Car, in fine, est-ce toujours avec de l’argent que nous pouvons aider notre prochain ?
Mais, si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous préférons l’émotion à la réflexion. C’est toujours plus facile de réagir que de prendre du temps pour réfléchir au bien-fondé de nos actions ! Nous nous donnons l’impression d’être «bon» ou «sensible» alors que, bien souvent, nous ne faisons que nous donner bonne conscience. En bref, la réaction nous soulage. Point final.
Tandis que réfléchir, chercher l’information, se renseigner, demandent du temps et des efforts. Il ne suffit plus d’avoir une petite larme devant les images à la télé, en poussant de gros soupirs, mais de prendre de la distance. Je dirais qu’il s’agit «d’agir» plutôt que de «réagir» …
Mais, à notre décharge, peu de media nous en offre la possibilité ! Ils préfèrent, et de loin, des spectateurs ou des lecteurs émotifs : cela renforce l’audimat et nous rend moins conscients. Imaginez-vous que, tout à coup, des millions de téléspectateurs prennent conscience qu’ils sont manipulés et … coupent leur téléviseur ? Comment nous manipuleraient-ils, alors ? 🙂
Car l’émotion est une drogue : plus elle est stimulée, plus nous avons l’impression de «ressentir» quelque chose. Je dis bien l’impression ! Car le véritable ressenti est au niveau du sentiment et non de l’émotion : mais, ça, ce sera l’objet d’une prochaine chronique !
Pour terminer, un proverbe asiatique qui illustre bien la différence entre l’émotion et la réflexion : «Si quelqu’un a faim, ne lui donne pas un poisson mais apprend-lui à pêcher !»
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