86 – LA FEMINITE … AU FEMININ !
27 juin 2012
Je viens d’avoir une discussion avec une amie au sujet de la féminité… chez les femmes. Je précise, car le «féminin» n’appartient pas qu’aux femmes comme le «masculin» n’appartient pas qu’aux hommes.
Là, il s’agissait de sa définition d’une femme féminine et elle me montra un modèle qui, selon elle, était la féminité incarnée. Apparut alors devant mes yeux une femme, certes assez belle, mais boudinée dans une mini-jupe, des chaussures hautes qui s’apparentaient plus à des perchoirs, outrageusement maquillée, des ongles vernis presque noirs, un décolleté vertigineux et des cheveux longs très décolorés. Bref, pour moi elle s’apparentait plus à la prostituée qu’à la féminité ! Mon amie insista alors me disant que, justement, elle la trouvait très «sexy» …
Je ne suis pas un homme, alors il m’est difficile de savoir ce que les hommes en auraient pensé mais, en tant que femme, je suis certaine d’une chose : l’attirail d’une prostituée n’est que la caricature vulgaire de la féminité ! Et, d’ailleurs, le but n’est pas de paraître féminine mais de montrer et d’évoquer le plus possible la vulgarité aux clients potentiels qui ne cherchent pas une femme mais un défouloir à leurs pauvres fantasmes.
Ceci étant dit, je reviens sur le sujet de la féminité … chez les femmes. Etre une femme, aujourd’hui, demande beaucoup de créativité. Les anciens modèles ont, petit à petit, sautés et nous devons nous adapter à la modernité. Il y a du bon et … parfois du mauvais ! Et, comme pour tout changement, le balancier va d’abord s’enfoncer violemment de l’autre côté avant de retrouver l’équilibre.
Nous nous retrouvons donc avec des excès de chaque côté de la planète : il y a les femmes en burka orientales et les occidentales qui se promènent à moitié nues, sans noblesse ni pudeur. Les premières sont offusquées de l’accoutrement des secondes tandis que les secondes se dénudent encore plus pour se prouver qu’elles sont libres.
De liberté en liberté, cette liberté qu’il était nécessaire de prendre, la femme occidentale se retrouve manipulée (encore une fois) par les diktats de la mode, largement diffusés par les média dits «féminins». Elles ne veulent plus ressembler à leur mère ou leur grand-mère, elles ne veulent plus être sous la domination des hommes, elles ne veulent plus du mot soumission, elles ne veulent plus être traitées comme des objets. Elles revendiquent, avec raison, d’être reconnues égales en toutes choses aux hommes …
Du coup elles ont un grand défi à relever : être femme ET féminine tout en développant leur part masculine qui va leur permettre de s’affirmer dans un monde souvent difficile.
Toutefois, développer sa part masculine ne signifie pas renier son féminin. Et pourtant, je suis triste de constater que c’est parfois ce qui arrive … C’est à dire que la notion de féminin a été ramenée à la longueur des cheveux ou la hauteur des talons !!!!
Et,là, je reviens à l’appréciation de mon amie sur cette femme accoutrée comme une prostituée. En quoi est-elle plus féminine que sa grand-mère dont la robe descendait aux chevilles ? En quoi cette femme, triste caricature, est-elle le symbole féminin aux yeux de mon amie ?
Je me suis alors rendue compte que nous confondions, encore et encore, l’extérieur avec l’intérieur.
La majorité des femmes sont perdues. Peu d’entre elles sont conscientes de la signification profonde de la féminité. Ce mot a tellement été dévalué par la société au cours des siècles, le ramenant souvent à soumission, dépendance, et autre dévaluation, que les femmes d’aujourd’hui le déforment également.
«Nous sommes libres», clament-elles haut et fort. «Nous n’avons plus besoin des hommes : nous travaillons, nous choisissons nos partenaires, nous choisissons d’être mère quand nous le voulons, nous refusons de servir, nous voulons être respectées, admirées, mais également désirées».
Et c’est peut-être là où le bât blesse ! A force de vouloir être libres, elles se sont emprisonnées dans une autre forteresse : celle de l’objet sexuel. Et cette forteresse, sans qu’elles en soient conscientes, a été créée par les hommes. La mode et ses média sont aux mains des hommes, souvent même homosexuels (c’est à dire avec -eux aussi- une vision déformée du masculin et du féminin).
Une femme peut-elle être égale à un homme en complet veston lorsqu’elle se dandine devant lui en mini-jupe et chaussures aux talons tellement démesurés qu’elle doit marcher comme une chinoise du temps des Ming ?
Une femme est-elle «libre» lorsqu’elle ne peut se présenter devant un homme sans faux-cils, blush, fond de teint et autres accessoires ?
Mais, autre question, développe-t’elle plus son féminin pour autant ?
Je n’en suis pas certaine. Car le féminin est cette partie «sacrée» de nous qui nous apporte l’intuition, l’écoute, la tolérance, la force intérieure, la compréhension, la patience, la douceur et la fermeté, cette créativité inventive qui inspire. Le féminin nous parle «d’accueil et de réception» tandis que le masculin nous parle «d’action et d’émission».
Un homme viril n’a pas besoin de ressembler à Monsieur Muscles, n’est-ce pas ? Il n’a pas besoin de se promener habillé en cow-boy, avec trois flingues dans les poches et un visage buriné par ses longs séjours dans la pampa, pour que nous ressentions et admirions son masculin.
Et bien, je pense que c’est la même chose pour une femme féminine : j’ai rencontré dernièrement une grand-mère délicieuse, âgée de 83 ans, beaucoup plus féminine que bien des jeunes femmes en mini-jupe. Elle pétillait de féminité, elle irradiait de féminité … et elle était affolée de voir son arrière petite-fille de quatre ans habillée comme une Lolita avec des ongles vernis violet. Pauvre petite fille ! Quelle image va-t’elle développer en grandissant ? Elle a 4 ans et sa maman l’habille déjà comme une petite «courtisane» en miniature ! Mais, pour cette arrière grand-maman, c’était bien plus affligeant : elle s’inquiétait de savoir comment cette petite fille allait se développer intérieurement vu qu’elle était déjà traitée, à 4 ans, comme une femme-objet.
«Les femmes nous parlent des progrès de leur condition, me dit-elle, mais où est-il ce progrès si elles se déguisent en femme-objet ? Elles risquent de perdre bien vite leurs acquis, obtenus de haute lutte par des femmes courageuses. Elles oublient trop souvent que le secret de la féminité réside dans le mystère : et un mystère est toujours caché aux yeux du plus grand nombre. Seul l’élu peut y accéder …»
J’ai beaucoup apprécié cette phrase qui résume assez bien ma pensée. Femmes, ne vous déshabillez pas trop, ne revendiquez pas trop, ne vous durcissez pas trop, ne devenez pas des objets sexuels malgré vous. Reprenez votre pouvoir de femme en développant votre féminité à l’intérieur de vous. On joue avec un objet sexuel mais, une fois le désir assouvi, on ne le respecte pas. On le méprise, on le juge …
Femmes, regardez à l’intérieur de vous, admirez votre force et votre beauté intérieure et reprenez possession de votre corps. Il n’est pas un objet de convoitise, il est votre temple : aimez-le, respectez-le, embellissez-le, anoblissez-le !
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