Aller au contenu principal

27 – La rose et le roncier …

25 mai 2011

Un jour une belle rose,

Dont la graine fut plantée

Par un jeune amant,

Grandit dans le lit

D’un roncier.

Celui-ci la couva,

Comme une mère aimante,

Jouant le jardinier

Pour sa belle invitée.

Tige et feuilles

Tendaient leurs museaux

Vers le ciel

Ombragé

Par le roncier

 Nul prédateur

N’osait franchir

La ligne d’épines !

Monsieur Roncier

Devint l’enclos

De damoiselle la Rose …

Tout allait bien et,

Quoique manquant

De belle lumière,

La jeune tige

Donna bouton :

Un magnifique

Petit bouton

Doux et coloré.

Monsieur Roncier,

Pourtant piquant,

Pour ce petit bouton

Devint charmant.

«Ma douce, mon aimée,

J’aime te protéger !

Quand de petit bouton,

Rose éclose tu seras,

Accepteras-tu

De t’unir avec moi ?»

Mais …

Damoiselle la Rose

Rêvait de liberté

Et de jardins ensoleillés.

Elle voulait être butinée

Par des bourdons énamourés.

Elle voulait être admirée,

Choisie puis cueillie

Par un amant charmant

Qui l’offrirait

à son élue

Elle trouverait ainsi

Le sens de sa vie …

Monsieur Roncier

N’aima pas

Cette belle tirade,

Traitant sa jeune amie

De sotte et d’ingrate.

«Comment ?

Je t’offre mon amour,

Te protège et t’élève,

Et tu préfères

Que l’on t’enlève ?

Je te garderai

Au creux de mes épines

Et jamais regards, ou

Mains avides,

N’écourterons ta vie.

Ta fleur pourra éclore,

Mûrir et même flétrir,

Toujours je serais là

Jusqu’au dernier soupir»

«Mais, monsieur Roncier,

Vous qui dites m’aimez,

Comprenez-vous

Que je suis une rose ?

Le but de ma beauté,

Qui donne sens à ma vie,

Est d’être le symbole

De l’amour des amants !

Je vis si peu de temps,

Comparée à vous-même,

Eternelle je deviens

Lorsque je suis choisie

Comme offrande du coeur …

Merci, monsieur Roncier

Des bons soins apportés.

Mais si vous acceptiez

D’écarter vos épines

Vous m’offririez la joie

De pouvoir être « Moi» »

Monsieur Roncier écoutait

Et, fronçant ses grosses branches,

Petit à petit étouffait

Celle qu’aimer il clamait.

«Je t’aime, tu es à moi.

Jamais tu ne me seras ravie

Par un jeune étourdi.

Je préfère te garder,

T’étouffer, et te tuer.

Je t’ai protégée, 

Pour seul savourer

Ta grande beauté.

Toujours je te garderai,

Et petit à petit,

Poussière tu deviendras

Nourrissant mes racines.

Ainsi est mon amour :

Exclusif et très fort,

Je t’aime

A la vie à la mort».

Damoiselle la Rose

Compris que jamais

Le soleil ne la dorerai …

Recluse sous les épines,

Dans une cage sombre,

Son tendre bouton

Tomba silencieusement 

Comme une larme rose.

Jamais monsieur Roncier

Ne vit sa grande beauté !

Sa possessivité

Tua la belle

Le laissant amer et solitaire.

Aimer sans faire d’ombre

Aimer et laisser libre

L’amour vrai est l’acte

Le plus désintéressé

Au monde …

No comments yet

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :